LIVE - KING HANNAH & PORRIDGE RADIO - 17 JUIN 25 - ESPACE JULIEN - ENG/FR VERS

King Hannah & Porridge Radio à Marseille : deux chocs, deux vitesses, un même vertige

Hier soir encore, l’Espace Julien s’est transformé en faille. Un de ces soirs où la musique vous attrape sans prévenir, où tout devient plus dense, plus flou, plus vrai.

King Hannah a ouvert. Et dès les premières notes, j’ai su que quelque chose allait basculer.
C’était beau. Sombre. Lent et puissant comme une marée noire.
Elle — ultra charismatique. Rien de forcé. Une présence magnétique, calme, mais qui brûle.
Elle ne bouge pas beaucoup, elle n’a pas besoin. Tout passe par la voix, par le regard, par cette tension dans l’air.
Le son est psyché, profond, presque cinématographique.
Ça enveloppe, ça emporte. Le public était envoûté, vraiment retourné. Gros succès, senti, mérité.
Un très beau moment. De ceux qui laissent un silence après.

Et puis, Porridge Radio.
Changement de décor. Moins immédiat. Ils enchaînent les morceaux sans trop parler, sans rupture.
Au début j’ai eu du mal à rentrer dedans.
Et puis, sans que je comprenne comment, ça m’a pris.
Petit à petit, j’ai décollé.
Quelque chose s’est mis à vibrer plus fort.
La voix éraillée, les montées, la rage douce, l’urgence qui s’installe.
Ils ont fini par m’avoir, vraiment.
Pas frontal comme King Hannah, mais par infiltration lente.
Et j’aime bien ça aussi.

Sortie dans la nuit, le cœur un peu retourné.
Encore un de ces soirs où la musique m’a traversée.

King Hannah & Porridge Radio in Marseille: two shocks, two tempos, one shared vertigo

Last night again, Espace Julien turned into a rift.
One of those nights where music grabs you without warning—where everything feels denser, blurrier, truer.

King Hannah opened. And from the very first notes, I knew something was about to shift.
It was beautiful. Dark. Slow and powerful, like a quiet tide rolling in.
She—beyond charismatic. Nothing forced. A magnetic presence. Calm, but burning.
She barely moves. She doesn’t need to.
It’s all in the voice, the gaze, the tension in the air.
The sound is psych-rock, deep, almost cinematic.
It wraps around you. Carries you.
The crowd was hypnotized—completely turned over. A real, earned success.
A beautiful moment. The kind that leaves silence behind.

Then came Porridge Radio.
Different energy.
They played song after song, no real breaks, barely speaking.
At first, I couldn’t find my way in.
But slowly—without even realizing—it got to me.
Something started vibrating.
The cracked voice, the build-ups, the quiet urgency, the emotional leak.
They got under my skin.
Not as immediate as King Hannah—more of a slow infiltration.
And I like that too.

I walked out into the night with my heart a little turned inside out.
Another one of those nights where the music just went straight through me.