ROCK - Lord Huron, Kristen Stewart "Who Laughs Last "Life" SINGLE - ENG/FR VERS

WHO LAUGHS LAST, WHO LAUGHS LAST – Lord Huron x Kristen Stewart
Les fantômes couchés dans la lumière crue

L’entendre passer comme un frisson. Ne pas savoir d’où ça vient. Un souffle, une menace, une séduction tenue. Une voix de pluie. Et puis : Kristen Stewart, oui, elle s'invite dans la chanson comme une apparition — pas une chanteuse, pas une actrice, autre chose. Une présence qui fait peur, qui fascine.

Voix envoutante.

Face à elle, Lord Huron, groupe américain mené par Ben Schneider, connu pour ses westerns sonores délavés, ses histoires de revenants, de cow-boys hallucinés, de cœurs crevés sous les néons. C’est de la folk, mais flinguée. C’est beau, mais hanté. Ils ont toujours eu un truc avec les spectres, avec les routes vides et les amours foutues. Avec les mirages.

Et là, tout s'aligne.

"Who Laughs Last, Who Laughs Last", c’est un duel. Un film noir sans images. Un poème gothique lu au creux de l’oreille. Kristen Stewart, elle mord les mots, elle les souffle comme des ordres, ou des regrets. Elle parle, plus qu’elle ne chante, et ça suffit à retourner le morceau. Sa voix est grave, lasse, un peu éraillée. Comme si elle venait de courir très longtemps, ou de sortir d’un rêve dont elle ne revient pas vraiment. Ou bien, une longue route la nuit, les yeux de l’actrice se reflète dans le rétro. Les marquages au sol défilent. Jaune, la route est grise foncée.

Lord Huron, derrière, tisse le décor. Lents battements, guitares noyées, ambiance de cave américaine où traînent les bouteilles vides et les anciens amants. Les chœurs s’enroulent autour d’elle, comme des serpents fatigués. C’est sensuel, désespéré, tout est lent, pourtant ça serre la gorge.

On ne sait pas si c’est une chanson d’amour, une vengeance ou une malédiction. Peut-être les trois. Mulholland Drive du son. Un couple qui n’en est plus un. Des souvenirs qui collent. Et cette phrase qui revient comme une ritournelle toxique :"Who laughs last, who laughs last."

Traduction ? Tu croyais m’avoir eue. Tu croyais avoir gagné. Regarde-moi maintenant.

Kristen Stewart, il ne faut pas l’enfermer dans une case. Depuis qu’elle s’est arrachée aux paillettes de Twilight, elle marche de travers — et c’est comme ça qu’elle est la plus juste. Elle joue des rôles qui ne s’excusent pas, elle vit dans les marges, elle parle peu. Mais quand elle parle, tu l’écoutes.
Elle incarne. Elle traîne sa voix comme on traîne une arme vide. Le morceau entier repose sur elle, et pourtant, il n’y a pas d’effort. C’est ça le talent ? Faire croire qu’on s’en fout quand on a tout compris. Peut-être. Certainement.

Ce titre c’est une entité. Une faille dans le disque.

Un avertissement chanté sous hypnose.

Un bijou sombre. Une claque douce. Une fin de film qu’on n’a pas vu venir.

ENGLISH

You hear it like a shiver passing through.
You don’t know where it comes from.
A breath, a threat, a held-back seduction.
A voice made of rain.

And then — Kristen Stewart. Yes. She slips into the song like an apparition. Not a singer. Not an actress. Something else.
A presence that scares you a little. That fascinates.

An intoxicating voice.

Opposite her stands Lord Huron — the American band led by Ben Schneider, known for their washed-out western soundscapes, their ghost stories, hallucinated cowboys, hearts blown out beneath neon lights.
It’s folk, but shot through.
It’s beautiful, but haunted.
They’ve always had a thing for specters, for empty roads, for doomed love affairs. For mirages.
And now, everything lines up.

“Who Laughs Last, Who Laughs Last” is a duel.
A film noir with no images.
A gothic poem whispered in your ear.
Kristen Stewart doesn’t sing — she bites the words, exhales them like commands. Or regrets.
She speaks more than she sings, and that’s enough to flip the entire song.
Her voice is deep, tired, a little frayed.
Like she’s been running for hours.
Or waking from a dream she can’t quite shake.
Or maybe: a long road at night. The actress’s eyes caught in the rearview mirror.
The lines on the asphalt blur by.

The road is dark gray. The yellow stripes burn.

Lord Huron weaves the scenery behind her.
Slow pulses, drowning guitars, the mood of some American basement filled with empty bottles and old lovers.
The backing vocals coil around her like exhausted snakes.
It’s sensual. Desperate. Everything is slow — but it grips your throat.

Is it a love song?
A revenge?
A curse?
Maybe all three.
Mulholland Drive in sound.
A couple that no longer is.
Memories that won’t come off.
And that line, like a toxic refrain:
“Who laughs last, who laughs last.”
Translation?
You thought you had me.
You thought you’d won.

Look at me now.

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