HIP HOP - MIKE "Showbiz!" - Album – Music Review - 2025 – ENG/FR version

FRENCH

New York. Pluie fine, ambiance grisâtre, Brooklyn en mode veille. MIKE marche, les mains dans les poches, l’esprit ailleurs. Et puis, il y a cette vitrine. Poussiéreuse, presque invisible. Un vieux vinyle posé là, oublié. Dessus, un mot : Renaissance. Le genre de détail qui fait tilt. MIKE pousse la porte du magasin.

Derrière le comptoir, un vieil homme au regard vif. Il raconte. Le vinyle, c’était celui d’un poète des rues, un type qu’on croisait dans les années 80, déclamant ses vers à qui voulait bien écouter. Grandmaster Flash ? Ouais, il disait l’avoir connu. Vérité ou mytho, peu importe. Ce qui compte, c’est l’impact. MIKE sort du shop avec une idée : un album qui capture ce genre d’instant. La beauté surgie de l’anodin. Un disque comme une piqûre de rappel.

« Showbiz! » est tout sauf du showbiz. MIKE ne joue pas le jeu de l’industrie, ne cherche ni tube ni validation. Il rappe à voix basse, comme s’il nous parlait en confidence, en s’appuyant sur des prods lo-fi, brumeuses, granuleuses. Dès Bear Trap, on est dans son monde : une errance sonore où chaque sample est un fragment de mémoire.

Sur « Then we could be free.. », la musique chuchote, un gospel en écho lointain. MIKE rappe comme on raconte un souvenir : trop précis pour être faux. L’influence de MF DOOM ? Présente, mais retournée. Là où DOOM empile les rimes comme des dominos, MIKE les laisse tomber, naturellement.

Et ce titre, « Showbiz! » ? Ironique, forcément. MIKE ne veut pas séduire, il ne court pas après les streams. Son album est l’anti-image, l’anti-ego, l’anti-succès. Un manifeste, pas un produit. Il nous rappelle que l’inspiration est partout, que la beauté réside dans l’instant. Que l’ordinaire, bien observé, devient extraordinaire.

MIKE n’a pas besoin de projecteurs. Il préfère l’ombre, et c’est là qu’il brille.

ENGLISH

New York. A fine drizzle, the city wrapped in grey, Brooklyn on standby. MIKE walks, hands in his pockets, lost in thought. And then, a storefront. Dusty, almost invisible. A forgotten vinyl lying there. One word on the cover: “Renaissance”. The kind of detail that clicks. MIKE pushes open the door.

Behind the counter, an old man with sharp eyes. He tells the story. The vinyl belonged to some street poet, a guy roaming the ‘80s, spitting verses to whoever would listen. Grandmaster Flash? Yeah, he claimed to have known him. Truth or myth? Doesn’t matter. What counts is the impact. MIKE walks out of the shop with an idea: an album that captures these fleeting moments. Beauty that emerges from the unnoticed. A record that serves as a wake-up call.

“Showbiz!” is anything but showbiz. MIKE doesn’t play the industry’s game, doesn’t chase hits or approval. He raps in hushed tones, like he’s letting you in on a secret, over lo-fi, misty, textured beats. From the opening track Bear Trap, you’re in his world—a sonic drift where every sample feels like a piece of memory.

On “Then we could be free..”, the music whispers, a distant gospel echoes. MIKE raps the way you tell a memory: too vivid to be made up. The MF DOOM influence? It’s there, but inverted. Where DOOM stacks rhymes like dominos, MIKE lets them fall naturally.

And that title, “Showbiz!”? Pure irony. MIKE doesn’t want to charm, doesn’t care about streams. His album is anti-image, anti-ego, anti-success. A manifesto, not a product. A reminder that inspiration is everywhere, that beauty hides in the unnoticed. That the ordinary, when truly seen, becomes extraordinary.

MIKE doesn’t need the spotlight. He thrives in the shadows—and that’s where he shines the brightest.