POP - STILL CORNER - YHE CRYING GAME - SINGLE - 2025
05 nov. 2025Still Corners – The Crying Game
Visages mouvants, identités sous lumière.
Il y a des titres qui se répondent à travers le temps — pas par hasard, mais par résonance.
The Crying Game de Still Corners, sorti en 2024, ne reprend pas la chanson du film de Neil Jordan (1992). Pourtant, il marche dans la même direction : celle où l’émotion déborde des cadres, où l’on parle de ce qu’on cache, de ce qu’on est, de ce qu’on devient quand on cesse de jouer.
Le film de Neil Jordan n’était pas une “histoire de mensonge”.
C’était une histoire de révélation — celle d’une femme trans, Dil, incarnée par Jaye Davidson, dans un monde encore incapable de comprendre.
Un film sur le désir, la peur, la beauté de se montrer tel qu’on est quand tout autour vacille.
Et sur la tendresse possible, même après la stupeur.
La chanson du film, The Crying Game, avait été écrite en 1964 par Geoff Stephens et d’abord chantée par Dave Berry.
Pour le film, elle a été réinterprétée par Boy George, produite par les Pet Shop Boys : un morceau devenu culte, vaporeux, plein de compassion et d’ambiguïté.
Une autre version, par Kate Robbins, apparaît aussi dans le film — preuve que la chanson, déjà, portait plusieurs voix, plusieurs visages.
Et c’est justement ça que Still Corners semble poursuivre.
Leur Crying Game à eux n’a rien d’un remake : c’est un reflet dans le miroir, une réécriture silencieuse de la même émotion.
Tessa Murray chante comme on parle à un souvenir qu’on n’ose plus toucher.
Les synthés respirent comme des draps froissés, la lumière se fait lente, presque liquide.
On retrouve cette même tension entre pudeur et dévoilement : un trouble tranquille, une douceur qui tremble.
Là où Neil Jordan filmait la révélation du corps, Still Corners filme celle du cœur.
Même vertige, même pudeur.
Chez eux, l’identité devient son, l’émotion devient brume.
Le morceau se joue du flou — entre rêve et souvenir, entre soi et l’autre.
C’est de la dream-pop comme un aveu, une lente traversée du miroir.
Dans les deux cas, la beauté ne vient pas de la perfection, mais du risque : celui d’être vu, d’être vrai, d’être multiple.
Et peut-être que c’est ça, le vrai “jeu des larmes” : apprendre à se reconnaître dans le reflet, même quand il tremble.
🎧 À écouter : Still Corners – The Crying Game
🎬 À revoir : The Crying Game (Neil Jordan, 1992)
Deux manières de dire : je suis là.
Still Corners – The Crying Game
Shifting faces, identities under light.
Some titles speak to each other across time — not by accident, but by resonance.
The Crying Game by Still Corners, released in 2024, isn’t a cover of the song from Neil Jordan’s 1992 film.
Yet it moves in the same direction : toward that space where emotion spills beyond the frame, where we face what we hide, who we are, and what we become once we stop pretending.
Neil Jordan’s film was never about deceit.
It was about revelation — the story of a trans woman, Dil, played by Jaye Davidson, living in a world not yet ready to understand.
A film about desire, fear, and the fragile beauty of showing yourself when everything around you trembles.
And about the tenderness that can exist, even after the shock.
The song The Crying Game was written in 1964 by Geoff Stephens and first sung by Dave Berry.
For the film, it was re-interpreted by Boy George, produced by the Pet Shop Boys — a version that became iconic : vaporous, compassionate, quietly ambiguous.
Another version, sung by Kate Robbins, also appears in the film — proof that even then, the song carried multiple voices, multiple faces.
That’s exactly what Still Corners seem to pursue.
Their Crying Game isn’t a remake : it’s a reflection in the mirror, a silent rewrite of the same emotion.
Tessa Murray sings like she’s speaking to a memory she’s afraid to touch.
The synths breathe like rumpled sheets; the light moves slowly, almost liquid.
There’s that same tension between restraint and unveiling — a gentle unease, a trembling tenderness.
Where Neil Jordan filmed the revelation of the body, Still Corners reveal the heart.
Same vertigo, same delicacy.
In their hands, identity becomes sound, emotion becomes haze.
The song lingers in the blur — between dream and memory, between self and other.
It’s dream-pop as confession, a slow crossing through the mirror.
In both works, beauty comes not from perfection, but from risk — the risk of being seen, being true, being multiple.
And maybe that’s what The Crying Game really means : learning to recognize yourself in the reflection, even when it trembles.
🎧 Listen to: Still Corners – The Crying Game
🎬 Revisit: The Crying Game (Neil Jordan, 1992)
Two ways of saying: I’m here.
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