FOLK - ALICE PHOEBE LOU - OBLIVION - ALBUM - 2025
28 oct. 2025Alice Phoebe Lou – Oblivion
Un souffle chaud dans la nuit froide
Il y a des albums qu’on écoute comme on traverse un rêve fiévreux. Oblivion, le nouveau disque d’Alice Phoebe Lou, en fait partie.
Pas une explosion, pas un cri : une braise. Quelque chose de discret, presque timide, mais qui brûle longtemps après la dernière note.
Alice vient du Cap, mais c’est Berlin qui l’a façonnée — les métros, les parcs, les pavés humides. Elle a gardé de la rue ce goût pour le vrai, le rugueux, la fragilité qui ne s’excuse pas. Dans Oblivion, tout est peau nue : guitare claire, voix tremblante, percussions comme des battements de cœur.
C’est un disque à taille humaine. Tu l’écoutes et tu respires à son rythme.
L’élégance de la soie
On avait laissé Alice sur Glow — solaire, libre, amoureuse de la vie malgré tout. Oblivion s’avance plus lentement. Comme si la lumière avait changé d’angle.
Les morceaux se suivent comme des respirations retenues : “Sailor” tangue doucement, “Pretender” s’ouvre comme une lettre jamais envoyée, “Mind Reader” est une petite gifle tendre à la solitude.
Puis arrive “The Surface”, sublime. On dirait qu’elle chante depuis l’intérieur de l’eau, que tout est flou et magnifique à la fois.
Rien n’est forcé. Elle ne cherche plus à séduire — elle s’autorise à simplement être.
Sa voix flotte, précise et fragile, entre folk et rêve, entre caresse et fêlure. Par moments, on croirait entendre Feist ou Hope Sandoval, mais non : c’est elle, juste elle, et c’est bien assez.
La douceur, version brute
“Oblivion”, le morceau-titre, résume tout : un vertige calme, une manière d’embrasser le vide sans s’y perdre.
Alice a cette élégance rare — transformer le désarroi en beauté simple.
“Old Shadows” remonte comme une mémoire sale qu’on lave doucement à la lumière. “Darling” te prend par surprise, presque naïve, puis te brise d’un mot.
Et “With or Without”, en clôture, retombe comme un coucher de soleil : rien de spectaculaire, juste cette impression que la journée t’a traversé de part en part.
La beauté d’exister doucement
Ce disque n’est pas fait pour les playlists. Il est fait pour la peau, pour les soirs calmes, pour ce moment où tu baisses enfin la garde.
Alice Phoebe Lou ne cherche plus le monde. Elle se cherche elle-même.
Et dans cette quête fragile, elle trouve quelque chose d’immense : une paix électrique, un éclat de vérité.
Oblivion est un disque qui ne demande rien.
Il t’accueille comme un feu de camp, comme une lumière dans le noir.
Un rappel que parfois, la force ne crie pas — elle murmure.
🎧 À écouter :
“The Surface” – pour se perdre sans se noyer.
“Oblivion” – pour tout oublier sans disparaître.
“With or Without” – pour apprendre à rester.
Alice Phoebe Lou – Oblivion
A warm breath in the cold night
Some albums feel like fever dreams you walk through.
Oblivion, Alice Phoebe Lou’s new record, is one of them.
Not an explosion. Not a scream. A glowing ember — quiet, almost shy, yet still burning long after the final note.
Alice was born in Cape Town, but it was Berlin that shaped her — its subways, its parks, its rain-soaked pavements.
She kept from the street a taste for truth, for grit, for fragility that never apologizes.
In Oblivion, everything feels skin-bare: clear guitar, trembling voice, percussion beating like a human heart.
It’s a human-sized record. You listen to it, and your breathing starts to match its pace.
We last left Alice with Glow — radiant, free, in love with life despite everything.
Oblivion moves slower, as if the light had shifted its angle.
The songs flow like held breaths: “Sailor” sways softly, “Pretender” opens like a letter never sent, “Mind Reader” is a tender slap to loneliness.
Then comes “The Surface” — breathtaking.
It sounds as if she’s singing from underwater, everything blurred and beautiful at once.
Nothing is forced. She no longer tries to seduce — she allows herself simply to be.
Her voice floats, precise yet fragile, somewhere between folk and dream, between caress and crack.
At times you might think of Feist or Hope Sandoval, but no — it’s her, only her, and that’s more than enough.
The title track, “Oblivion,” says it all: a calm vertigo, a way of embracing the void without getting lost in it.
Alice has that rare grace — turning confusion into quiet beauty.
“Old Shadows” rises like a dirty memory gently washed in light.
“Darling” catches you off guard — almost innocent — then breaks you with a single word.
And “With or Without,” closing the record, falls like a sunset: nothing spectacular, just the sense that the day has passed straight through you.
This isn’t an album for playlists. It’s for skin.
For slow evenings.
For the moment you finally stop pretending to be strong.
Alice Phoebe Lou isn’t chasing the world anymore.
She’s searching for herself.
And in that fragile search, she finds something immense: an electric calm, a spark of truth.
Oblivion doesn’t ask for anything.
It welcomes you like a campfire, like a small light in the dark.
A reminder that sometimes, strength doesn’t shout — it whispers.
🎧 Listen to:
“The Surface” – to lose yourself without drowning.
“Oblivion” – to forget everything without disappearing.
“With or Without” – to learn how to stay.
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