DREAMPOP - SILLY BOY BLUE - GOODBYE MATTTERS - EP -2025
30 oct. 2025Silly Boy Blue — Good Bye Matters
Les saisons passent, la douleur reste belle.
Il y a chez Silly Boy Blue une manière rare de dire adieu : sans éclat, sans cris, mais avec une lumière trouble qui colle à la peau.
Dans son nouvel EP Good Bye Matters, Ana Benabdelkarim déroule les saisons comme on effeuille un souvenir : l’amour, la perte, la mue.
Cinq titres, cinq halètements — “summer1”, “autumn”, “winter”, “spring”, “summer2” — un cycle qui tourne en boucle, jusqu’à se dissoudre dans un dernier souffle.
La mélancolie comme moteur
Tout chez Silly Boy Blue part d’une mélancolie active, celle qu’on apprivoise pour continuer à marcher.
Bowie l’a baptisée, mais c’est elle, Ana, qui cherche à l’incarner aujourd’hui : l’androgynie, le romantisme tordu, la douceur qui fait mal.
Depuis But You Will, elle porte cette signature sonore — un mélange d’innocence glacée et de fièvre contenue, de guitare brumeuse et d’électro trouble.
Dans GoodBye Matters, tout semble plus nu, plus immédiat.
On entend le tremblement, la fatigue, la beauté d’une vulnérabilité assumée.
Le temps qui passe en musique
“summer1” ouvre comme une carte postale oubliée, moite et légère.
“autumn” s’alourdit — les basses grondent doucement, comme un cœur qui comprend qu’il va devoir lâcher prise.
Puis vient “winter”, morceau d’un calme presque cruel : tout se fige, les voix se dédoublent, l’amour devient souvenir.
Dans “spring”, quelque chose reprend — pas l’espoir, pas encore. Plutôt une respiration.
Et enfin “summer2” — la boucle bouclée, la chaleur revenue, mais plus rien n’a la même couleur.
C’est un cycle intime.
Pas celui des saisons : celui du deuil, de la perte, de la réinvention.
Le son de l’émancipation
Ana produit, écrit, arrange, contrôle.
Une femme qui se fabrique son propre refuge sonore, loin des injonctions, loin du cynisme.
Sa voix est pure, mais jamais sage : elle coupe, elle tremble, elle s’éteint sur les consonnes comme sur des blessures.
Il y a dans sa musique une élégance fatiguée, un romantisme moderne — héritière de Siouxsie, Lana.
Une lignée d’âmes flambées qui transforment la douleur en design sonore.
Good Bye Matters, ou l’art de partir sans fuir
GoodBye Matters n’est pas une rupture : c’est une mue.
Un disque qui dit « je pars » sans claquer la porte.
Ana y dépose ce qu’il reste après la tempête : les cendres, les gestes, les ombres.
Et cette phrase invisible qui traverse tout :
« Il faut dire au revoir pour pouvoir continuer à aimer. »
🎧 À écouter dans le désordre :
– “winter” – pour regarder le vide sans détourner les yeux.
– “spring” – pour croire, un instant, que le corps guérit.
– “summer2” – pour apprendre à recommencer.
Silly Boy Blue signe ici son disque le plus intime.
Un adieu tendre, précis, électrique.
Un disque qui respire, comme si le monde venait tout juste de recommencer à exister.
Silly Boy Blue — Good Bye Matters
The seasons fade, but the pain stays beautiful.
There’s something rare in the way Silly Boy Blue says goodbye — no noise, no spectacle, just a hazy light that clings to the skin.
In her new EP, Good Bye Matters, Ana Benabdelkarim unfolds the seasons like peeling back the layers of a memory — love, loss, metamorphosis.
Five tracks, five heartbeats — “summer1”, “autumn”, “winter”, “spring”, “summer2” — a quiet cycle that turns endlessly, until it dissolves into one last breath.
Everything in Silly Boy Blue’s world begins with an active kind of melancholy — the kind you learn to live with so you can keep moving.
Bowie gave it a name, but Ana is the one carrying it forward: androgyny, twisted romanticism, the tenderness that hurts.
Since But You Will, she’s crafted her own sonic signature — a blend of frozen innocence and restrained fever, of misty guitars and hazy electronics.
On Good Bye Matters, everything feels barer, more immediate.
You can hear the trembling, the fatigue, the fragile beauty of someone who has stopped pretending to be fine.
“summer1” opens like a forgotten postcard — humid, tender, sunburnt around the edges.
“autumn” thickens — basses rumble softly, like a heart realizing it’s time to let go.
Then comes “winter,” cruel in its calmness: everything freezes, voices double, love turns into a ghost.
On “spring,” something stirs — not hope, not yet. Just a breath.
And finally “summer2” — the circle complete, warmth returning, but nothing shining quite the same.
It’s not the cycle of seasons.
It’s the cycle of grief, loss, and gentle rebirth.
Ana writes, produces, arranges, directs.
A woman building her own sonic refuge — far from expectations, far from cynicism.
Her voice is pure but never polite: it cuts, it trembles, it fades on consonants like on wounds.
There’s a weary elegance in her music, a modern romanticism — sheir to, Siouxsie, Lana, Christine.
A lineage of bright-burning souls turning pain into sound design.
Good Bye Matters isn’t a break-up — it’s a shedding of skin.
A record that says I’m leaving without slamming the door.
Ana lays down what remains after the storm: ashes, gestures, shadows.
And an invisible phrase running through it all:
“You have to say goodbye if you ever want to keep loving.”
🎧 Listen in any order:
– “winter” – to face the void without looking away.
– “spring” – to believe, for a second, that the body heals.
– “summer2” – to learn how to begin again.
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